Les jardins de La Quintinie maintenus par des pilotis au milieu des marais
Au XVIIe siècle, Jean-Louis de Courbon est le seigneur des lieux. Dans la deuxième moitié du siècle, il crée de superbes jardins à la française arrêtés à l'ouest au cours d'eau Bruant et développés sur l'esplanade entre deux pavillons Louis XIII. Au XVIIIe siècle, les jardins tombent petit à petit dans l'oubli puisque les Courbon vivent près de Paris pour se rapprocher de la cour du Roi.

À la fin du XIXe, le château abandonné est pour Julien Viaud, le futur Pierre Loti (1850-1923), un lieu de promenade, de rêveries et d'inspiration (cf. Prime Jeunesse). En souvenir de cette jeunesse et devant la destruction de sa "chère forêt", il lance un vibrant appel (Le Figaro, 21 octobre 1908) pour qu'un sauveur arrête l'abattage des bois et rachète le château.

C'est en 1920 que Paul Chénereau (1869-1967), enfant du pays, acquiert La Roche Courbon. De 1928 à 1939, il fait éclore la merveille de jardins que l'on peut admirer aujourd'hui. Un long échange d'idées et de nombreux projets entre l'architecte-paysagiste Ferdinand Duprat (1887-1976) et Paul Chénereau permettent la composition de cet ensemble, empreint de sérénité et d'équilibre. Le dessin côté ouest, jusque-là arrêté au Bruant, est ainsi prolongé par le creusement d'une pièce d'eau, la construction d'un embarcadère en aval des jardins et la création d'une cascade appuyée sur la colline.
Vingt ans après, les marais qui permettaient la défense du château deviennent insidieusement les ennemis des jardins : ils provoquent l'affaissement des balustrades, échauguettes, allées et arbustes à raison de 8 cm par an. Les jardins sont à nouveau menacés.

Seule solution trouvée par Jacques Badois, gendre de Paul Chénereau et père de l'actuelle propriétaire de La Roche Courbon (Christine Sébert): reconstruire les jardins sur pilotis.

Ce travail titanesque, étalé sur vingt-cinq ans, a été mené à bien de 1976 à 2000. Avec 2500 pieux enfoncés jusqu'au bon sol entre 8 et 13 m de profondeur, le promeneur ne peut imaginer qu'il marche sur des jardins suspendus ! Un tel programme et son financement ont pu être menés à bien grâce au concours de la direction régionale des Affaires Culturelles, du conseil régional de Poitou-Charentes et du conseil général de la Charente Maritime.
Une exposition permanente retrace, en 20 panneaux, l'histoire de ces jardins, de la préhistoire à nos jours.
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